Bonjour à toutes et à tous !
Cela fait 2-3 semaines que j’essaie de m’aménager quelques heures pour attaquer à cette newsletter ô combien chère à mon coeur, sans succès… jusqu’à maintenant :)
J’en profite au passage pour vous remercier pour vos commentaires qui, en plus d’être souvent pertinents, nourrissent mes réflexions sur la tenue de nos catalogues. Je compte bien d’ailleurs répondre aux messages en souffrance dès que possible. Je m’étais persuadé que ma semaine de congés serait le moment idéal pour ça.
Ah ah ah… ah ah… ah… mais quel naïf !
Car congés et repos sont visiblement deux choses différentes ^^
J’en profite également pour vous souhaiter à toutes et à tous le meilleur pour cette année qui débute. Qu’elle soit comblée de bonnes lectures et de chouettes rencontres !
Donc, je voulais prendre suffisamment de temps pour vous présenter un pan important — et capital à mes yeux — de 2022 : nos nouveautés indés.
Oui, mettre l’emphase sur les titres indés l’année de The Batman, ça peut paraître paradoxal mais la production a été d’une telle qualité depuis un an et demi aux USA que de nombreux albums ont naturellement trouvé le chemin de notre catalogue INDIES et URBAN “tout court” pour cette année 2022 très spéciale.
Mais avant cela, un peu de rétrospective…
2012-2014 : UN ÂGE D’OR DU COMICS INDÉ MODERNE
Attentes personnelles & analyse hautement subjective
Notre catalogue URBAN INDIES accueillera en 2022 une nouvelle génération de titres ; titres que j’appelais de tous mes voeux depuis un certain temps. Ou si ce n’est “ces titres” précisément, j’attendais tout du moins une relève à la hauteur du précédent “âge d’or” indé du marché américain, que l’on peut situer entre 2012 et 2014. Une période durant laquelle pas un mois ne passait sans qu’on se prenne une claque graphique et/ou narrative, souvent venue de chez Image Comics. Jugez plutôt (j’inclus volontairement quelques titres Marvel) :
Janvier 2012 : PROPHET, de Brandon GRAHAM, Simon ROY & Giannis MILONOGIANNIS
Mars 2012 : SAGA, de Brian K. VAUGHAN & Fiona STAPLES
Mars 2012 : MANHATTAN PROJECTS, de Jonathan HICKMAN & Nick PITARRA
Juillet 2012 : Captain Marvel, par Kelly Sue DeCONNICK & Dexter SOY
Août 2012 : Hawkeye, de Matt FRACTION & David AJA
Mars 2013 : EAST OF WEST, de Jonathan HICKMAN & Nick DRAGOTTA
Mars 2013 : THE PRIVATE EYE, de Brian K. VAUGHAN, Marcos MARTIN et Muntsa VICENTE
Avril 2013 : Jupiter’s Legacy, de Mark MILLAR & Frank QUITELY
Juin 2013 : Lazarus, de Greg RUCKA & Michael LARK
Septembre 2013 : Sex Criminals, de Matt FRACTION & Chip ZDARSKY
Novembre 2013 : BLACK SCIENCE, de Rick REMENDER & Matteo SCALERA
Janvier 2014 : DEADLY CLASS, de Rick REMENDER & Wes CRAIG
Avril 2014 : SOUTHERN BASTARDS, de Jason AARON & Jason LATOUR
Juillet 2014 : LOW, de Rick REMENDER & Greg TOCCHINI
À l’image de ce que fut 1986 pour la bande dessinée américaine avec les publications de WATCHMEN, Daredevil Born Again, THE DARK KNIGHT RETURNS ou encore de Maus, 2012 s’est révélée riches de titres qui marquent encore aujourd’hui nos mémoires de lecteurs. Peut-être pouvait-on y voir un sursaut créatif en écho à la fin annoncée du label Vertigo qui concluait à cette époque ses dernières grandes séries - SCALPED, DMZ, NORTHLANDERS - et qui, surtout, voyait sa créatrice Karen BERGER remerciée en décembre 2012. Quelques années avant cela, Robert KIRKMAN, co-créateur entre autres de Walking Dead et d’Invincible, plantait en 2008 les graines de cette nouvelle génération de titres lorsque, lors d’une conférence à la San Diego Comic Con, il annonçait son départ de Marvel et appelait du même coup ses pairs à quitter les rangs des Big Two pour rallier Image Comics et tenter l’aventure du creator owned (un système octroyant aux auteurs 100% des droits sur leurs créations). La génération de titres cités plus haut est souvent considérée comme une conséquence directe de ce manifeste créatif (dont je suis incapable de retrouver la vidéo ! Si quelqu’un a une piste…).
Comme j’ai déjà pu le dire à quelques occasions, avec l’arrivée de Donald TRUMP à la présidence américaine en 2016, j’attendais un nouveau sursaut créatif de l’ampleur de 2012, fut-il même épidermique, rageux, incontrôlé, excessif. J’attendais des créateurs non pas forcément des oeuvres frontales et militantes mais au minimum des propositions du calibre de celles qui peuvent naître des périodes de crises les plus sombres, capables de faire oublier au lecteur le quotidien de son triste monde tragique. Eh bien, à de rares exceptions près, rien de tout cela n’est arrivé. Quelques créations ont pu cristalliser le malaise laissé par ces élections - tels Days of Hate d’Aleš KOT & Danijel ŽEŽELJ, ou Calexit de Matteo PIZZOLO & Amancay NAHUELPAN - mais en lieu et place de l’explosion créative espérée, j’assistais à ce que j’ai interprété comme une sorte de chaos debout de la scène comics indé, plongée dans un tel état de stupéfaction qu’il lui aura fallu plusieurs années, et une nouvelle ère présidentielle, pour sortir de sa stase, panser ses blessures idéologiques et créer à nouveau.
Et ce n’est peut-être pas plus mal comme ça…
Pour être parfaitement clair, je ne dis pas qu’il n’y rien eu de bon entre 2014 et 2020. J’ai apprécié de nombreux titres durant cette période — j’en ai même publié plusieurs —, mais je constate, en observateur un peu attentif, que peu ont eu l’impact, la fraîcheur ou l’ambition qui animait la génération des titres de 2012.
Cette rapide rétrospective posée, je vais essayer de vous expliquer dans cette newsletter, et la suivante, en quoi la période 2020-2022, quasi dix ans après, m’inspire à nouveau le potentiel de la génération 2012. À commencer par un titre en particulier — THE DEPARTMENT OF TRUTH — et un auteur, en phase de son époque.
JAMES TYNION IV, L’ÉLÈVE PASSÉ MAÎTRE
Toujours ils vont par deux
Présent dans nos catalogues DC depuis 2013, et dont l’une des premières oeuvres indés — The Woods — avait été publiée par Ankama en 2016, James TYNION IV est passé du statut d’élève de Scott SNYDER à celui de créateur et acteur majeur de la scène comics.
Avec son run sur JUSTICE LEAGUE DARK et ses prestations remarquées sur les back-ups des titres de Scott SNYDER (notamment la cohérence et l’humanité qu’il a pu apporter plus récemment sur JUSTICE LEAGUE DOOM WAR), James TYNION IV est un auteur qui a énormément progressé depuis la période NEW 52 (2011-2016) et ses premières prestations sur BATMAN, BATMAN ETERNAL, BATMAN & ROBIN ETERNAL, sans oublier ses séries BATMAN/TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES réalisées avec Freddie E. WILLIAMS II. Il a surtout su sortir de l’ombre de Scott SNYDER pour développer sa propre voix et donner libre-cours à l’une de ses passions : l’horreur. C’est avec la série SOMETHING IS KILLING THE CHILDREN, réalisée avec Werther DELL’EDERA et publiée par Boom! Studios, qu’il explose et se fait connaître d’un plus large public. Juste retour des choses puisque c’est chez Boom! Studios qu’il publiait l’un de ses premiers titres en 2014 : The Woods avec Michael DIALYNAS, lauréat du prix GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) Media Award. Il retrouvera d’ailleurs son ami dessinateur en 2021 avec la série de fantasy WYND, destinée à un public plus jeune. L’académie des Eisners Awards saluera l’évolution du scénariste et son impressionnante actualité en lui décernant en 2021 le Prix du Meilleur Scénariste pour l’ensemble de ses séries en cours.
Et, pour être complet, le scénariste édite sur son temps libre (de son propre aveu, il dort très peu) le magazine Razorblades, dédié à l’horreur et dans lequel il invite ses collaborateurs et amis à poser leurs pires cauchemars sur le papier. (Et vous devriez voir la longueur de ses newsletters…)
SOMETHING IS KILLING THE CHILDREN
La Ballade d’Erica Massacre
SOMETHING IS KILLING THE CHILDREN (SIKTC) est un titre central dans la carrière de James TYNION IV, et dont le succès lui a permis d’acquérir la liberté dont il bénéficie aujourd’hui, au point de pouvoir s’émanciper d’un éditeur comme DC Comics, comme il l’annonçait en août dernier. Pour rappel ou info, il a récemment remis les clés de la série principale BATMAN au numéro #132 (soit la fin de l’arc Fear State), série-phare dont il était scénariste depuis le #85 de décembre 2019 (BATMAN JOKER WAR, c’était lui). Bien entendu, cette décision n’aurait pu être possible sans le financement providentiel de Substack, la plate-forme de newsletter qui se présente depuis l’été 2021 comme un véritable mécène pour quelques auteurs de comics parmi les plus populaires, et dont James TYNION IV a été l’un des premiers bénéficiaires (lire l’article de Comicsblog.fr pour plus de détails). Mais même avant cela, c’est bien avec le succès SIKTC que tout a véritablement commencé pour le scénariste.
Lancé en septembre 2019 par l’éditeur Boom Studios! (soit un an avant que le scénariste se voit offrir le titre BATMAN), SOMETHING IS KILLING THE CHILDREN a rapidement connu le sort enviable de ces séries indés dont les ventes ont augmenté au fil des épisodes : selon Bleeding Cool, le #1 aurait dépassé les 75 000 exemplaires alors que le #11 se serait écoulé entre 39 et 47 000 exemplaires, selon Comichron. Mais au-delà de ses chiffres, la série aligne plusieurs qualités. Grands amateurs de récits horrifiques, James TYNION IV et le dessinateur italien Werther DELL’EDERA ont compris l’importance de développer l’empathie du lecteur pour leurs personnages. Aussi s’accordent-ils le temps et l’espace nécessaire pour développer l’ombrageuse Erica, Jim l’introverti, Tommy le grand frère de l’une des victimes et tout un casting qui s’étend désormais jusqu’à l’organisation secrète de la Loge du Massacre. Cela donne aux épisodes un rythme un brin décompressé rééquilibré par des phases d’actions souvent très brutales et relativement gores. Et, surtout, la série ne s’interdit rien à ce niveau. C’est une vraie singularité quand on connaît les réticences idéologiques des Américains à mettre en scène la mort d’enfants (ce qui est assez compréhensible dans l’absolu mais qui touche à un véritable tabou aux USA). Aussi, SIKTC ne s’embarrasse pas de son héritage culturel et fait sauter un verrou important dans une narration horrifique : impossible pour le lecteur de deviner l’issue d’un combat dans la mesure où littéralement tout le monde peut y passer. Développée autour de la petite communauté d’Archer Peak, la série prend une nouvelle dimension à l’issue du tome 3, étendant au-delà son univers étendu avec la publication du spin off HOUSE OF SLAUGHTER, co-scénarisé par James TYNION IV & Tate BROMBAL et dessiné par Chris SEHAN (Autumnal, disponible chez 404 comics) que nous publierons l’été prochain, en même temps que le tome 4 de la série principale. Tout cela en attendant également le développement prochain de la série sur Netflix annoncé récemment (là encore, je vous renvoie vers l’article de ComicsBlog.fr).
Au rayon promotion, sachez que nous relançons la série (dont les trois premiers tomes ont été publiés en souple dans notre label URBAN LINK) le 21 janvier sous notre label URBAN INDIES, en album cartonné dans un pack tomes 1+2 à 10€. Le tome 3 sera également disponible à la même date au prix habituel de 16€.
“Quoi ne pas aimer ?” comme dirait Google trad :)
THE DEPARTEMENT OF TRUTH
Lecture d’utilité publique et produit d’une époque malade
THE DEPARTEMENT OF TRUTH est l’autre titre qui confirmait en 2020 la trajectoire stellaire que prenait la carrière de James TYNION IV. Je vous parlais en préambule de mes attentes face à l’absence d’explosion créative en réaction au traumatisme qu’avait été l’élection de Donald TRUMP en 2016. Eh bien, avec le recul, je pense que le meilleur “produit” de ce traumatisme est bien cette série que nous aurons la chance de vous proposer à partir du 28 janvier prochain. Plaçant le phénomène complotiste au coeur de son intrigue, la série s’intéresse à la manière dont les conspirations et la puissance des croyances de chacun seraient capables d’altérer le monde réel.
Dans l’interview qu’il donnait au site Salon, il explique la genèse de la série :
“La création de la série a été de l’ordre de la fulgurance, suivi de deux ans de recherches et de beaucoup de méditation sur son concept. (…) Tout a commencé à se mettre en place après l'élection de TRUMP. Nous avons vu un scénario digne des pires fictions devenir réel. Nous avons vu une réalité fantasmée sur les réseaux investir le monde réel.
Je n'ai jamais été de ceux qui disent "Oh, ça ne pourra jamais arriver", mais avec la victoire de TRUMP en 2016, j'ai eu l'impression de voir la vraie nature de l'Amérique. Elle se révélait être quelque chose de très différent de l’image que l’on s’en fait - ou du moins dans l'esprit des gens de mon cercle social immédiat.
J'avais de plus en plus de mal à lire de la fiction, aussi j'ai commencé à lire presque exclusivement de la non-fiction. Je voulais reconstituer comment nous en étions arrivés à ce tournant du Trumpisme et où nous en étions en tant que société. J'ai commencé à penser à l'histoire américaine du XXe siècle comme si TRUMP était une sorte de passage obligé.”
Src (en anglais) : Salon.com
Voici ce qu’il déclare à Entertainment Weekly au sujet du coeur de la série, à savoir les théories conspirationnistes :
“La conspiration autour de JFK est l’acte fondateur de la série, mais ce que je veux vraiment mettre en avant, ce sont les théories conspirationnistes qui se développent aujourd’hui sur les réseaux et qui causent des dommages dans le monde réel. Je voulais me pencher sur les acteurs de cette crise, la panique satanique des années 1980, qui s’érige comme précédant QAnon et l’affaire du Pizzagate, et nous touchons même légèrement au birtherism (la théorie contestant l’origine américaine de Barack OBAMA) . Je voulais évoquer à travers la fiction la puissance de ce en quoi les gens croient vraiment aujourd’hui, et surtout nous questionner sur ceux qui ont tout intérêt à garder la population dans ces croyances.”
Il poursuit :
“Pour être tout à fait honnête, lorsque j'ai commencé à structurer la série en 2017-2018, j'étais convaincu que l’influence de QAnon était sur le déclin. J’ai constaté ensuite que Q est resté très pertinent jusqu'à aujourd'hui, ce qui, je pense, a renforcé la responsabilité de ne pas traiter ces sujets avec négligence. C'est en recoupant les thématiques de ces conspirations que l'on s'aperçoit que croire en une Terre plate et adhérer aux théories de Q participent d’un même acte de foi : tout cela n'est qu'une tentative de prendre le contrôle de la réalité chaotique dans laquelle les gens vivent. Ils veulent des réponses simples qui leur donnent l'impression de contrôler la situation.”
Et de conclure :
“C'est la chose importante pour moi et mon co-créateur Martin SIMMONDS : nous ne voulions pas que quelqu'un puisse brandir notre livre et dire que THE DEPARTMENT OF TRUTH valide d’une quelconque manière la raison pour laquelle on pourrait croire en ces dangereuses théories du complot.”
SRC (en anglais) : ew.com
À qui profite la conspiration ?
C’est à la lumière de cette idée centrale que tout l’intérêt de la série m’est apparu comme une évidence. Faire du sensationnel pour profiter de l’aspiration médiatique des théories du complot aurait été assez facile, et c’est là que THE DEPARTMENT OF TRUTH joue la carte de l’intelligence émotionnelle. On comprend rapidement qu’il s’agit moins de condamner celui qui croit que de s’interroger sur les intérêts “supérieurs” de ceux qui propagent intentionnellement ces théories. C’est ce léger pas de côté — alors qu’il aurait été tellement simple de pointer du doigt le besoin de croyance presque maladif de certains individus —, qui m’a séduit dans le titre. Ça et le graphisme de Martin SIMMONDS qui fait exploser son Bill SIENKIEWICZ intérieur pour transformer la prose de son scénariste en une fresque captivante de notre mythologie moderne, rien de moins. Car les conspirations sont-elles autres choses que les fables et les mythes de notre époque ? Les points d’accroches avec d’autres oeuvres rares ont achevé de remporter mon adhésion. En lisant THE DEPARTMENT OF TRUTH, j’avais le sentiment de me taper un milkshake des meilleurs épisodes d’X-Files, de Twin Peaks et de La Quatrième Dimension, alliée au background fascinant du jeu Control de Remedy, basé lui-même sur le phénomène des SCP, ce grand réservoir de théories fumeuses et assez géniales rédigées par une communauté de passionnés (la VO / la VF). J’attendais une réponse épidermique des créateurs de comics face à la crise intellectuelle et morale actuelle, et j’ai eu le droit avec THE DEPARTMENT OF TRUTH à la meilleure réponse possible, doublée d’une brillante leçon d’humanité.
Si ces thématiques vous intéressent (et que sans vous l’avouez vraiment, les Illuminatis reptiliens qui se font des dialyses de sang de nouveaux-nés vous titillent un peu quand même), je vous invite fortement à lire le texte tout aussi brillant de notre traducteur Maxime LE DAIN au sujet de cette oeuvre dont le thème principal recoupe son métier de traducteur de manière insoupçonnée.
En voici un extrait :
“Il existe de fait un lien évident entre conspirationnisme et fiction : dans les théories du complot, chaque élément interprété se doit d’être signifiant, chaque révélation finit par s’imbriquer dans la trame narrative globale d’une oppression invisible. Il en va de même dans la fiction prédominante de notre temps, dont l’une des lois – la célèbre règle du Fusil de Tchekhov – explique à merveille cette économie de moyens nous incitant à repérer dans chaque œuvre les indices laissées par l’Auteur. Ainsi, tout comme le complotiste se prend pour un détective de fiction, les Auteurs construisent leurs récits comme on élabore une enquête ou un piège : un univers de poche créé de toutes pièces pour y emprisonner aussi bien les personnages que les lecteurs ou spectateurs.
Or quel pays a modelé la fiction de notre début XXIe siècle plus souverainement que les États-Unis ? La pop culture actuelle est, pour le meilleur et pour le pire, le fruit du rayonnement culturel américain, qui depuis plus de soixante ans nous abreuve d’images, de sons et d’histoires. Et plus récemment, de théories du complot. Car c’est bien là, je pense, ce que cherche à nous dire James Tynion IV dans son remarquable Department of Truth : le conspirationnisme constitue l’ultime avatar de la pop culture : le débordement de la fiction dans le réel, une forme artistique nouvelle et collaborative, une sorte de 12e art qui ne pouvait venir que des États-Unis.”SRC : urban-comics.com
Et comme je ne peux pas vous laisser comme ça, voici le premier chapitre (qui pèse 40Mo) en attendant qu’il soit disponible dans votre librairie préférée à partir du 28 janvier prochain.
Et un dernier truc : regardez ce dossier de presse de l’amour, tout tamponné à la main que l’on a créé pour l’occasion et envoyer dans toutes les rédactions un peu concernées par le sujet. Honnêtement, on en est assez fiers :)
Et merci à notre graphiste Cerise pour cette excellente idée tellement évidente.
(Si c’est quelque chose qui peut vous intéresser, je réfléchirai à une idée de concours pour en faire gagner un exemplaire.)
THE NICE HOUSE ON THE LAKE
Dernière soirée avant la fin du monde
Et ce tour d’horizon des nouveautés 2022 liées aux titres de James TYNION IV ne serait pas complet sans évoquer THE NICE HOUSE ON THE LAKE, maxi-série de 12 épisodes publiée sous le DC BLACK LABEL et co-créée avec Alvaro MARTINEZ BUENO, artiste espagnol dont vous avez pu admirer le trait sur la série JUSTICE LEAGUE DARK et qui pour ce titre se réivente complètement. L’album sera disponible chez nous fin 2022.
En attendant un prochain Urban News consacré au futur proche du DC BLACK LABEL, je vous invite à lire pour patienter cette chouette interview de l’artiste sur ComicStories.
LE RETOUR DES INDÉS À 10€
Le Juste Prix
Et j’ai gardé le meilleur pour conclure cette première newsletter 2022. Si vous vous intéressez un peu au marché de la BD, vous savez sans doute que la vie d’une série indé n’a rien de simple. Sans sombrer dans le misérabilisme, il faut reconnaître que sans chauve-souris ou araignée pour pousser le titre, c’est plus compliqué de se faire une place. Pour donner toutes leurs chances à des titres que nous savons de qualité, nous pouvons heureusement nous appuyer sur notre politique de lancement des tomes 1 à 10€. À l’origine, nous avions observé ce qu’il se faisait sur le marché américain, et chez Image en particulier, à savoir : un prix de $10 sur tous les premiers tomes de séries à suivre, sans limite de durée. Le marché français n’étant par le marché américain, nous l’avons adapté avec un prix de lancement limité dans le temps pour permettre une meilleure exposition du titre lors de ses toutes premières semaines de ventes. S’il peut y avoir un manque à gagner relatif sur le premier tome, notre expérience nous a montré qu’il était comblé par de meilleurs démarrages sur les tomes 2. Cette politique de prix, couplée à la renommée d’auteurs (dont je vous dévoile les noms dans la prochaine newsletter, promis) dont nous défendons le catalogue depuis la création d’Urban, sont, à mon sens, les meilleurs outils pour faire exister ces titres et les faire également découvrir à un plus large lectorat.
Aussi, comme un écho à notre 10e anniversaire, et suivant une volonté de donner toutes leurs chances aux séries que nous lancerons en 2022 et qui nous tiennent particulièrement à coeur, nous renouvelons notre politique de prix de lancement des tomes 1 URBAN INDIES à 10€. La période de lancement pour THE DEPARTMENT OF TRUTH prendra fin au 25 février 2022 mais les prochains tomes 1 devraient quant à eux bénéficier d’une période plus longue, de 3 mois.
Et dire que je n’ai fait que couvrir les titres de James TYNION IV dans cette newsletter… J’ai encore beaucoup trop de choses à vous présenter. Du coup, je vous garde tout ça au chaud pour le prochain Urban News.
En attendant, je vous souhaite de bonnes lectures, chez nous et chez les autres éditeurs ! À très bientôt sur cette même chaîne :)
François
Bonjour François,
Merci pour ces newsletters (comme d'habitude) qui transpirent la passion et qui vous permettent d'échanger et d'être proche de votre lectorat. C'est vraiment une excellente idée, alors continuez ainsi !!!
Personnellement, je lis principalement de l'indé (feu-Vertigo compris).
Et des 1ers numéros à 10€, ça ne se refuse pas et c'est génial pour attirer les lecteurs vers l'indé : c'est bien là que se trouve les titres les plus originaux à mon sens !!!
Et je vais enfin pouvoir prendre "Something is killing the children" que j'avais boycotté à cause du format: merci pour cette initiative :)
Allons nous avoir le 5ème tome de Low ?
Est-ce envisageable d'avoir la suite de Rat Queens ?
Et Unwritten ?
Perso, je serais intéressé d'avoir un éclairage sur votre politique et sur les ventes en numérique de vos titres car tous vos titres ne sont pas disponibles sur Iznéo par exemple et j'ai pu pu faire de belles découvertes de cette manière.
Bonne année à vous !
Super newsletter encore ! Merci beaucoup François
Et un IMMENSE merci pour ces 1ers numéros à 10€, c'est génial de faire ça, en espérant que ça attire un max de personnes vers l'indé parce que, OUI, les pépites sont là ! 😊
Je vais clairement me laisser tenter par SIKTC qui a l'air vraiment cool (je suis pas fan de Tynion mais quand tout le monde est unanime, il faut arrêter d'être bête et se lancer héhé).
Vivement la suite du programme indés ! (Allez maintenant qu'on sait qu'HiComics s'est fait chiper Leila Starr, vous allez annoncer qu'il est chez vous hein ? Pas vrai 😬 - il est lourd avec son RamV c'ui là !!)
Et en espérant bientôt une annonce pour les futures sorties en format Urban (hors Descender) parce que ce format est une superbe idée pour profiter des dessins des plus grands !
Merci encore de nous régaler et très bonne année à toute la team !
PS : totalement pour le dossier de presse de Department of Truth à faire gagner !